INTERVIEW : MATTEO DE MATTIA – INGÉNNIEUR DU SON

1) Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ces ateliers de bruitage avec les enfants ?

Ce que j’aime avec la malle bruitage, c’est que c’est une manière très ludique d’initier les petits et les grands au son à l’image au travers du bruitage. Car en réalité, en plus de faire découvrir le rôle de la bruiteuse et du bruiteur sur un film, on peut introduire l’importance du son sur un film, de ce qu’on peut et veut raconter avec, du travail et de la recherche des sons, le tout, en s’amusant en trifouillant tout les objets de la malle ! 

2) Comment réagissent-ils quand ils découvrent qu’on peut “fabriquer” les sons d’un film ?

Les réactions ne sont pas tant sur le fait que l’on puisse fabriquer les sons à proprement parler mais qu’on puisse les faire avec tout et n’importe quoi et surtout avec des objets qui n’ont rien à voir avec ce que l’on cherche à bruiter. Et ça les surprend toujours de découvrir comment faire le son d’un arbre sans la moindre feuille ou d’un feu sans le moindre risque incendie !

3) Qu’est-ce que ces ateliers leur apprennent sur le cinéma et sur l’écoute ?

On y apprend que le son sur un film n’est pas juste esthétique ou technique mais qu’il est également un vecteur très important de la narration d’un film et sur la crédibilité de l’univers qu’il propose. On peut changer l’ambiance et l’émotion d’une séquence du tout au tout en changeant les sons utilisés. Mais surtout le son d’un film est en réalité un mille-feuille ! Si on prête bien l’oreille, il y a beaucoup de sons différents que l’on ne remarque pas forcément pendant notre visionnage (parfois plusieurs juste pour un seul bruit !) mais qu’ils ont chacun leur importance grâce à leur texture et sonorité unique..

INTERVIEW : RAPHAEL MEDARD – INTERVENANT ÉCRIS TA SÉRIE

image

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer dans les ateliers d’écriture scénaristique du défi Écris ta série l’an dernier ?

Dans un premier temps, ce type d’ateliers me permet de rester connecté aux adolescents, de mieux les comprendre et de découvrir leur fonctionnement. C’est important pour moi qui suis auteur.

Ensuite, je crois que le cinéma doit être accessible au plus grand nombre. Pas seulement dans sa diffusion mais surtout dans sa fabrication. Aujourd’hui, puisque les moyens techniques sont à portée de main, il me semble essentiel de transmettre les bases d’une démarche cinématographique. Et pour moi, le scénario en reste le fondement.

Comment les jeunes participants ont-ils accueilli l’expérience de l’écriture collective d’une série ?

Souvent, au départ, ils sont très enthousiastes et veulent écrire LE scénario que tout le monde voudra voir au cinéma. Mais en commençant à réfléchir, ils se rendent vite compte que beaucoup de leurs idées ont déjà été exploitées, ou qu’ils veulent simplement refaire leur film préféré. C’est souvent à ce moment-là qu’ils se sentent un peu démunis, car ils doivent alors puiser en eux-mêmes et affirmer leur point de vue.

Une fois ce cap franchi, la confiance revient. Ce qui fait la différence ensuite, c’est l’investissement. Un bon scénario demande du travail, et petit à petit, ils s’impliquent. À la fin, après toutes ces étapes, ils sont fiers d’eux et chacun sait si l’écriture est faite pour lui.

Y a-t-il un moment, une idée ou une scène inventée par les élèves qui vous a particulièrement marqué ?

Avec l’un des groupes, au début de l’atelier, nous n’avions qu’une nappe en papier comme support d’écriture. Au fil des séances, les participants y ont déposé leurs idées, leurs intentions, leurs personnages… Peu à peu, la nappe s’est déroulée pour atteindre près de quatre mètres de long. Elle avait l’allure d’une jolie mosaïque. Lorsque nous avons terminé le scénario et qu’il a fallu la plier pour la remplacer par un document propre et normé, les jeunes étaient émerveillés par la transformation. Ce moment a été très fort.

Selon vous, qu’apporte ce type d’atelier aux jeunes ?

À travers ces ateliers, les jeunes découvrent le vocabulaire et les techniques liés au métier de scénariste. Ils apprennent aussi le travail en équipe, ainsi que les différentes étapes de la chaîne de production cinématographique. Mais surtout, ils prennent conscience de leurs propres aptitudes, et qu’ils sont profondément riches – d’idées, de points de vue, de convictions.

Interview : Léa Haouzi Intervenante artistique – projet stop-motion dans le cadre du PAG Aube

d2ac2bd4 680c b8c2 8a38 e0eed0de90ea

Dans le cadre du Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle (PAG) dans l’Aube, Léa Haouzi est intervenue auprès de 63 élèves répartis dans trois classes (CP, CE1, CP/CE1) à Saint-Parres-aux-Tertres, pour un projet d’initiation au cinéma d’animation. Elle revient ici sur cette aventure pédagogique menée sur 14 heures par classe, autour du court-métrage Le Grand Grrrrr, en lien avec un travail linguistique en anglais.

Comment s’est construit ce projet d’atelier en stop-motion ?
Le point de départ était l’album Le Grand Grrrrr, une histoire sensible et drôle autour de la colère et de son apprivoisement. Le livre ne comporte aucun dialogue, ce qui en fait un support idéal pour travailler l’expression corporelle, les émotions… et l’imaginaire. Le projet visait à faire entrer les élèves dans la création d’un film d’animation en stop-motion tout en explorant l’expression des émotions et le vocabulaire anglais lié aux sentiments.

Quel était l’enjeu principal avec ces jeunes élèves de primaire ?
Avec des CP et CE1, il faut rendre les choses très concrètes. L’animation image par image est parfaite pour cela : chaque élève manipule, crée, photographie, puis voit l’image s’animer. L’enjeu était aussi de travailler la gestion de la frustration, la patience et la coopération, autant que l’expression artistique.

Quels ont été les temps forts du projet ?
Chaque classe a pris l’histoire à sa manière : certains ont reconstitué des scènes de l’album, d’autres ont imaginé des suites ou des variations. Les enfants se sont montrés extrêmement investis dans la fabrication des personnages et des décors. Et puis, bien sûr, il y a eu la projection finale : un vrai moment de fierté collective.

Qu’avez-vous retiré de cette expérience en tant qu’intervenante ?
C’est l’un de ces projets où on se rend compte que les plus jeunes ont une capacité d’appropriation artistique incroyable. Ils comprennent très vite les logiques de mouvement, de rythme, de narration. 

Interview : Réalisateur de film en stop motion det invité de nos rencontres de l’éducation aux images

3a81408d dbd7 e16d 8d7b 2010ecd5bd44

Titouan Tillier, réalisateur du film Ressources Humaines et invité de nos rencontres de l’éducation aux images

Comment ta passion pour l’animation a-t-elle commencé ? 

– J’ai découvert l’animation à 10 ans en faisant danser des petits bouts de pâte à modeler… et aujourd’hui je fais plus ou moins la même chose, sauf que j’essaye de gagner de l’argent grâce à ça ! Plus sérieusement, je pense que donner vie à de la matière inerte est une sensation absolument magique, qui offre une infinité de possibilités.

Est-ce que la transmission est quelque chose d’important pour toi ? 

– Quel plaisir de transmettre ! Non seulement pour le contact humain et la sauvegarde d’un savoir-faire, mais aussi parce qu’on apprend soi-même beaucoup. Jusqu’ici, chacun de mes ateliers m’a donné de nouvelles idées à appliquer de mon côté. Et puis dans un monde de plus en plus technologique, c’est important de continuer à savoir fabriquer à la main…

Concrètement, quelle forme tu donnes à ce type d’ateliers ? 

– Chaque atelier peut-être différent selon sa durée et son public. J’ai tendance à faire des initiations à la construction et l’animation de marionnettes, le but étant d’accepter l’erreur et d’expérimenter avec des matériaux accessibles. Et comme les gens s’amusent, ça donne envie à certains de continuer l’expérience de leur côté !

Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui veut se lancer dans l’animation en stop-motion, ce serait lequel ? 

– TOUT EST ANIMABLE. Une cuillère, du riz, une main, des cheveux… Il faut juste un appareil photo ou un portable stable : on prend une photo, on bouge un peu l’objet, on prend une photo, etc. (et sur internet on peut trouver plein de logiciels de stop-motion ou de montage gratuit pour se faciliter la vie). Alors franchement, il faut juste tenter, c’est normal de faire des films pourris au début, et on est content de les retrouver 10 ans plus tard haha !

Quels sont tes projets en cours ? 

– Cette année, j’ai lancé Frigo FIlms avec des amis. C’est un studio d’animation à Angoulême au sein duquel nous produisons nos propres films. Mon prochain projet parle d’un petit village au milieu duquel il y a un trou qui grandit… Le film s’appelle Trois-Fois-Rien et il est en stop-motion (encore et toujours !!). Si tout se passe bien, le tournage se fera en 2026, on croise les doigts.

Interview : Gilbert Devaux • chargé de projets culturels pour Reims Polar

reimspolar25 facebook 851x315 2


Gilbert Devaux, chargé de projets culturels pour Reims Polar, nous livre son retour d’expérience sur la dernière édition du festival, qui s’est achevée le mois dernier.

Quelle est la pierre angulaire du projet de médiation de Reims Polar ?

La collaboration avec les lycées rémois reste la pierre angulaire du projet de médiation culturelle du festival (lycée Saint Jean-Baptiste de la Salle, lycée Georges Clémenceau, lycée Roosevelt). La renommée de REIMS POLAR grandissant, des lycées d’autres territoires nous ont contactés. Des lycées de la région Grand est, le Lycée Lambert de Mulhouse avec 25 élèves, Lycée Sévigné de Charleville-Mézières avec 51 élèves.  Et hors de la région avec le lycée Paul Claudel de Laon avec 53 élèves et le lycée Privé Polyvalent Notre-Dame de Bel Air de Tarare avec 13 élèves.  Au total, nous avons accueilli 284 élèves, hors encadrants, qui ont visionné entre 1 et 15 films, assisté aux 2 cérémonies officielles, participé aux rencontres avec des professionnels…

Comment les séances scolaires du festival Reims Polar contribuent-elles à l’éducation cinématographique des jeunes, et quelles interactions marquantes ont eu lieu cette année ?

Les trois séances « scolaires » matinales étaient quasi complètes. Dédiées à des films hors-compétition, elles permettent de projeter des films issus des sections parallèles (hommage à un pays, portrait de cinéaste…) et au PRIX CLAUDE CHABROL qui était remis cette année à LE ROYAUME. La rencontre avec son réalisateur, Julien COLONNA, animée par Cécile MAISTRE-CHABROL, qui anime ce prix, a été passionnante pour les jeunes qui ont pu dialoguer avec un réalisateur qui pourrait être leur grand frère… ce qui rendait plus perceptible toutes les questions autour de la vie d’un film (financement, écriture, tournage, sortie…).

Avez-vous mis en place d’autres actions en lien avec l’éducation à l’image ou des dispositifs à destination du jeune public ?

Avec la médiathèque Jean Falala nous avons conçu un programme d’éducation à l’image autour du polar anglais, proposé dans leurs offres EAC. Une classe de terminale du lycée Roosevelt l’a choisi et suivi.

Comment le festival sensibilise-t-il les jeunes publics à la lecture des images et à la critique du cinéma de genre ?

Le programme conçu avec la médiathèque s’articulait autour de trois étapes : une séance historique à la bibliothèque pour découvrir le polar anglais, la projection de THIS IS ENGLAND au cinéma OPERAIMS, et pour finir un échange avec Gaël GOLHEN (rédacteur en chef de PREMIERE) qui leur a fait un retour sur leurs critiques rédigées – en anglais – après la projection de THIS IS ENGLAND. Entre découverte d’une cinématographie et expérimentation d’un des métiers du cinéma, celui de critique, le parcours était complet.

Quelles perspectives ou évolutions envisagez-vous pour l’édition 2026 ?
Le genre du POLAR étant plutôt dédié aux adultes, nous réservons notre programme de médiation aux lycées et à l’enseignement supérieur. Cependant, cette année, la projection de DOG MAN en avant-première, le dimanche de clôture, permit d’accueillir des familles avec de jeunes enfants. Expérience qui sera sûrement renouvelée en 2026.

Fièrement propulsé par WordPress | Thème : Baskerville 2 par Anders Noren.

Retour en haut ↑