
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer dans les ateliers d’écriture scénaristique du défi Écris ta série l’an dernier ?
Dans un premier temps, ce type d’ateliers me permet de rester connecté aux adolescents, de mieux les comprendre et de découvrir leur fonctionnement. C’est important pour moi qui suis auteur.
Ensuite, je crois que le cinéma doit être accessible au plus grand nombre. Pas seulement dans sa diffusion mais surtout dans sa fabrication. Aujourd’hui, puisque les moyens techniques sont à portée de main, il me semble essentiel de transmettre les bases d’une démarche cinématographique. Et pour moi, le scénario en reste le fondement.
Comment les jeunes participants ont-ils accueilli l’expérience de l’écriture collective d’une série ?
Souvent, au départ, ils sont très enthousiastes et veulent écrire LE scénario que tout le monde voudra voir au cinéma. Mais en commençant à réfléchir, ils se rendent vite compte que beaucoup de leurs idées ont déjà été exploitées, ou qu’ils veulent simplement refaire leur film préféré. C’est souvent à ce moment-là qu’ils se sentent un peu démunis, car ils doivent alors puiser en eux-mêmes et affirmer leur point de vue.
Une fois ce cap franchi, la confiance revient. Ce qui fait la différence ensuite, c’est l’investissement. Un bon scénario demande du travail, et petit à petit, ils s’impliquent. À la fin, après toutes ces étapes, ils sont fiers d’eux et chacun sait si l’écriture est faite pour lui.
Y a-t-il un moment, une idée ou une scène inventée par les élèves qui vous a particulièrement marqué ?
Avec l’un des groupes, au début de l’atelier, nous n’avions qu’une nappe en papier comme support d’écriture. Au fil des séances, les participants y ont déposé leurs idées, leurs intentions, leurs personnages… Peu à peu, la nappe s’est déroulée pour atteindre près de quatre mètres de long. Elle avait l’allure d’une jolie mosaïque. Lorsque nous avons terminé le scénario et qu’il a fallu la plier pour la remplacer par un document propre et normé, les jeunes étaient émerveillés par la transformation. Ce moment a été très fort.
Selon vous, qu’apporte ce type d’atelier aux jeunes ?
À travers ces ateliers, les jeunes découvrent le vocabulaire et les techniques liés au métier de scénariste. Ils apprennent aussi le travail en équipe, ainsi que les différentes étapes de la chaîne de production cinématographique. Mais surtout, ils prennent conscience de leurs propres aptitudes, et qu’ils sont profondément riches – d’idées, de points de vue, de convictions.