Interview : Brigitte Guyot• Présidente de 7ème oeil

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Interview de Brigitte Guyot, présidente de 7ème oeil, association de passionné.es de cinéma réuni.es autour d’un ciné-club et souhaitant faire vivre le 7èmeArt à Reims !

1 / Pouvez-vous vous présenter et nous parler des projets que vous avez menés avec le Blackmaria, ainsi que ceux à venir ?

J’ai consacré une grande partie de ma vie d’enseignante à l’éducation à l’image, et je suis ravie de pouvoir poursuivre cet engagement au sein du Blackmaria et de l’association 7ᵉ Œil, dont je suis la cofondatrice et présidente.

Récemment, j’ai travaillé sur une fiche d’exercices dédiée au film Certains l’aiment chaud (Some Like It Hot) de Billy Wilder. Mon objectif était double :

  • Proposer des approches variées pour explorer une œuvre du patrimoine cinématographique.
  • Fournir un outil clé en main pour les enseignants, avec des exercices diversifiés et des informations essentielles sur le film et son contexte de création, sachant qu’ils manquent souvent de temps pour mener ces recherches eux-mêmes.

Ce travail se prolongera prochainement par l’animation de deux séances de formation à destination des professeur.e.s, axées sur ce film ainsi que sur Citizen Kane d’Orson Welles.

2 / Quelle est votre définition de l’éducation aux images ?

Je tiens d’abord à souligner l’importance du pluriel : les images. Elles sont multiples – fixes ou animées, souvent hybrides – et font partie intégrante de l’éducation, qu’elle soit scolaire, sociétale ou civique. Elles nous touchent à travers divers supports, du grand écran au téléphone portable.

Bien que ma préférence aille au cinéma, je suis consciente des évolutions des médias et des nouvelles pratiques autour de l’image. Ainsi, je préfère parler d’éducation du regard.

L’image se voit, mais elle n’est pas toujours regardée. C’est là que réside, selon moi, le cœur de cette éducation : apprendre à décrypter, analyser et comprendre une image, qu’elle soit filmique, documentaire, publicitaire ou issue des réseaux sociaux. Cette approche inclut :

  • Le regard de celui qui reçoit l’image.
  • Le regard du créateur ou de la créatrice, et ce qu’il ou elle choisit de montrer ou non.

En développant cette compréhension, on favorise l’esprit critique, qui est fondamental dans toute démarche éducative.

3 / Comment intégrez-vous cette question dans vos projets ?

Que ce soit dans les fiches que je rédige pour Lycéens et apprentis au cinéma ou dans mes activités au sein de l’association, cette notion de regard est au cœur de ma réflexion.

Je m’efforce de la transmettre à différents publics, qu’il s’agisse de jeunes ou d’adultes, comme lors des séances de ciné-club que nous organisons à l’Opéraims, avec une programmation annuelle de 30 films.

Montrer que chaque photo ou plan peut – et doit – être interrogé dans sa forme et son contenu me semble essentiel pour former des « regardeurs actifs ». Face au flux incessant d’images auquel nous sommes confrontés quotidiennement, il est primordial de développer cette capacité d’analyse pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.

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